Benoit Goussen, Rémy Beaudouin, Victor Dias, Jean-Marc Bonzom, Alexandre R.R. Péry
Association pour la Recherche en Toxicologie (ARET). Paris, France.
Publication year: 2013

Presenting author: Benoit Goussen

Abstract (French):

L’évaluation des effets des polluants à des échelles biologiquement et écologiquement pertinentes est un important problème dans la protection des écosystèmes. En effet, les conséquences à long terme de polluants sur les populations sont très peu étudiées alors que les populations naturelles sont souvent exposées à des polluants de façon chronique sur de nombreuses générations. Dans ce contexte, nous avons élaboré un nouveau modèle de type individu-centré couplé avec un modèle bioénergétique de type Dynamic Energy Budget (DEB) afin d’étudier la dynamique évolutive de populations soumises à des contraintes environnementales. Il s’agit d’une base pertinente pour comprendre et modéliser les liens entre (i) les perturbations liées à l’assimilation et (ii) les fluctuations de croissance et de reproduction chez des individus exposés à des stress anthropiques (e.g. polluant, changements globaux). Ce modèle permet une meilleure évaluation des conséquences potentielles sur les populations sur plusieurs générations.

Afin d’illustrer la pertinence de ce type de modélisation, nous présenterons les résultats obtenus suite à des travaux concernant les effets multi-générationnels d’un métal lourd radioactif, l’uranium, sur deux modèles d’invertébrés (Chironomus riparius et Caenorhabditis elegans).

Par exemple, les résultats obtenus chez C. riparius nous ont permis de modéliser la dynamique des populations au cours des générations et de caractériser les effets de l’uranium sur les populations exposées. Ces résultats montrent que (i) l’uranium conduit à une sélection de phénotypes particuliers via une survie différentielle et (ii) entraîne une augmentation de la tolérance des populations exposées au fil des générations.

En conclusion, l’application de ce type de modèle nous a permis de quantifier et de mieux comprendre les effets d’un stress sur la dynamique d’une population à partir des règles de comportement et de structuration de ses différents éléments (i.e. les individus, avec leurs propres caractéristiques biologiques et toxicologiques).